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Mescladis ??? Qu'es aquo ?

Aïe ! Nous sommes sûrs que le nom de cet article de menu qui vous conduit ici, vous a "un peu" interpellé. Vous vous demandez ce qui nous est passé par la tête… allez, on va vous expliquer :

 

Construire un site, rechercher les mots les plus justes, essayer de ne pas déformer ce qui est issu de chez nos amis Anglo-Saxons, tout cela est fait quasiment par une seule personne. Quelquefois, la pression monte et on a envie de se lâcher !

 

Bref, un soir, nous nous apercevons qu'il devrait y avoir une section, sur ce site, où nous pourrions parler un peu de tout, de nos idées, envies, humeurs, vous faire partager anecdotes et découvertes, un peu de culture (très humblement) aussi…

Nous avons demandé à Sandrine (voir "l'équipe") comment, en un mot, elle nommerait une page comme celle-là. Sa réponse fut immédiate : "Pêle-Mêle". Nous avons trouvé cette idée assez bonne… nous voilà donc partis dans la création de cette page… mais quelques instant après, Sandrine change d'avis : "Non, il faut appeler ça "mescladis" ! Notre réponse a été tout aussi immédiate : "chiche" !

Donc voilà cette page "mescladis"... en fait, c'est un peu notre blog, comme on dit de nos jours !

 

Un mescladis, qu'est ce que c'est ?

 

Nous sommes Occitans et quelquefois certaines expressions en Occitan nous parlent plus que d'autres. Rappelons qu'ici, on dit "chocolatine" !

Donc, un mescladis est un nom qui vient du verbe Occitan "mesclar" (mélanger). En gros, ça peut vouloir dire : mélange, bazar... voilà vous êtes donc sur une page où il y aura tout ce que nous n'avons pas pu classer ailleurs !

Les articles se présentent sous forme de blog.

Nous y mettrons :

  • Nos humeurs (pas trop souvent)
  • Des choses qu'on aime
  • Un peu de culture
  • De l'humour ?
  • … et pourquoi pas, ce que vous souhaiteriez y voir !
"Mescladis"
1 2 3 Savoir, culture, histoire Anecdotes Humeur On aime Technique Pratique Sculpture Ébénisterie, menuiserie Taille de pierre

Nos outils de taille de pierre en vente en ligne.

04/02/2025

Nos outils de taille de pierre en vente en ligne.

Vous pouvez maintenant vous procurer directement nos outils de taille de pierre :

  • Outils avec corps plat à chants ronds et soie forgée pour manche (disponibles avec ou sans manche)
  • Outils "Tête masse"
  • Outils avec emmanchement cylindrique Ø 12,7 x 55

 

Tous ces outils, reconnus par tous les professionnels, sont forgés traditionnellement dans un acier extra-fin au carbone par nos forgerons qui perpétuent nos savoir-faire dans ce domaine depuis de longues décennies. 

Les spatules flexibles sont en vente en ligne !

22/01/2025

Les spatules flexibles sont en vente en ligne !

Peu à peu, nos gammes se complètent. C'est maintenant nos 9 spatules flexibles, très appréciées des modeleurs et sculpteurs, qui rejoignent notre boutique.

Réouverture de Notre-Dame

06/12/2024

Réouverture de Notre-Dame

Généralement nous sommes assez humbles.

Mais l'humilité n'exclue pas la fierté.

Alors, en ce jour extraordinaire, permettez nous d'exprimer un peu cette fierté… et de vous parler de ceux qui ont contribué, un tout petit peu, à la résurrection de ce monument emblématique.
Oui, sans Artistes, Artisans, Compagnons, pas de résurrection.
Mais sans fabricant d'outils, plus de métiers.

 

Alors, prenez et accordez nous 3 minutes et 35 secondes !

 

Merci !

 

 

Expérimenter, apprendre, transmettre, progresser...

15/11/2024

Expérimenter, apprendre, transmettre, progresser...

On ne vous avais pas encore parlé de Fabienne ? Eh bien, nous allons vous en parler un peu aujourd'hui.

 

 

Fabienne Hôt est sculptrice. Elle a fait ses études au Lycée des métiers d'art, du bois et de l'ameublement, à Revel (31). En 2000,elle entre dans la vie active avec ses diplômes de sculpteur ornemaniste, d’ébéniste et de marqueteur. Elle travaille successivement dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de chevalets (lutherie) puis se spécialise en sculpture chez un facteur d'orgues. 

Dès 2005, elle ouvre son propre atelier de sculpture. Très rapidement elle a besoin de partager son expérience et propose des stages. Nous faisons bien vite sa connaissance. Nous nous croisons régulièrement depuis.

Il y a quelques jours Fabienne vient nous voir. Les gouges, fermoirs, burins… elle connait et n'a pas nécessairement besoin d'aide ou conseils pour l'utilisation de ces outils. En revanche elle avoue une relative méconnaissance des râpes, même si elle utilise quelques rifloirs. Fabienne travaille sur une commande et pense qu'elle peut faire mieux, plus vite, plus précisément et sans effort. Elle n'ose toutefois pas employer de râpes, par crainte "d'arracher" les bords, d'abîmer le travail réalisé.

Trop souvent, en exposition ou dans notre "salle de jeu" (ceux qui sont venus à l'atelier, connaissent), on utilise les râpes sur un "bout de bois", sans autre but que d'expliquer tenue et usage de nos râpes. Les occasions de travailler "en vrai" sont rares. Nous profitons de l'occasion et nous rendons dès le lendemain dans l'atelier de Fabienne à Roquemaure, dans le Tarn à la limite de la Haute-Garonne ; un très bel atelier d'ailleurs !

 

Fabienne nous présente son travail en cours. À priori, rien d'extraordinaire pour une râpe. Mais, il est toujours délicat de travailler sur une œuvre en cours de réalisation.

 

L'œuvre : Deux pièces, deux anneaux d'environ 50 à 60 cm de haut par environ 40 cm de large et une dizaine de centimètre d'épaisseur. Le bois ? De l'érable, un assemblage collé de différentes pièces, aussi bien sur l'épaisseur que sur la largeur.

 

Fabienne traitera les faces "brutes de gouge". Elle adore jouer avec la lumière et cette finition permet de très belles choses. En revanches intérieur et extérieur de chaque "anneau" doivent présenter une finition sans rupture de courbe et parfaitement lisse.

 

 

Là, on adore... deux outils suffiront :

  • Râpe
  • Racloir

 

Et c'est parti : En quelques minutes, on Fabienne fait une révision sur l'usage des râpes. Il faut un peu corriger le geste. Oui, très peu de gens savent réellement utiliser une râpe. C'est tellement naturel que chacun se complique la vie avec des gestes, qui ne sont pas naturels ! Mais bon, nous sommes là pour ça, pour optimiser vos gestes ! Fabienne trouve très vite le bon geste. Sa sensibilité naturelle l'aide quand on lui explique que, avec une râpe, comme d'ailleurs avec d'autres outils, il faut "sentir" les réactions de la râpe sur le bois. L'ouïe est importante aussi. C'est un autre excellent "capteur" indiquant le sens d'utilisation optimal de l'outil.

 

On quitte alors le "brouillon" pour passer sur les "vraies œuvres". C'est Michel qui s'y colle, toujours avec appréhension. Premier problème : les pièces sont assez hautes et, posées sur les hauts établis de sculpteurs, on n'est pas à la bonne hauteur de travail. La bonne position de travail est essentielle pour tout travail : pour la pièce… et pour l'artiste ! On "bidouille" en fixant la pièce à l'aide serre-joints sur la table d'une ancienne très belle combinée Lurem (nous n'avions jamais vue comme celle là). Ne commencez pas à hurler. Nous avons pris bien soin de ne pas abimer la table, la pièce... et les serre-joints. Bon, là au moins, on ne pouvait pas dire que le support n'était pas assez massif !

 

L'érable choisi par Fabienne s'avère très fin et très dur. Après quelques essais, il s'avère qu'une seule râpe fera l'affaire : Une râpe fauteuil de longueur 250 mm avec un grain de piqûre numéro 9. C'est, pour cette dimension d'outil, un grain considéré comme "fin".

 

Après quelques très courtes minutes de travail, Fabienne prend la place de Michel et s'attaque à l'extérieur d'un anneau. Premier constat : sur les zones en bois de bout, la râpe "se régale". Il semble que Fabienne apprécie cet outil plus qu'elle ne l'imaginait ! En revanche, comme avec tout très bon outil, il ne faut surtout pas appuyer. On travaille en souplesse. On se concentre sur le guidage de l'outil qui effleure à peine le bois. On est ferme, sans forcer. On utilise toute la longueur de la râpe en veillant à ce que chaque course se superpose à la précédente pour la parfaite continuité de la forme. Le travail avance bien plus vite qu'on ne pensait. La découpe à la scie à ruban aurait pu être plus rapide et moins précise ! Le travail à la râpe est tellement efficace qu'il permet de récupérer le temps passé à s'appliquer à faire une découpe "au plus près du trait".

 

La courbe sur les zones en bois de bout sont terminées rapidement et on arrive en contrefil. Là aussi, pas de problème. On constate d'ailleurs que l'idéal est de travailler en bois de travers. Bon, ça; on le savait déjà, mais Fabienne avait encore quelques crainte d'arracher les chants. Mais, grâce aux capacités de coupe de ces outils et si on veille à toujours travailler sans trop de pression, aucun chant ne sera abimé !

 

Fabienne finira seule le travail sur la forme extérieure. On aborde l'intérieur de l'anneau. Là, c'est le dos de la râpe qui est utilisé. On voit sur la photo un peu plus haut ici la position quasi idéale de la râpe sur le travail. L'usage est le même que sur le plat, avec en plus un petit mouvement de rotation dans le sens anti-horaire. Ici, on est bien obligé à travailler en bois de travers. C'est d'ailleurs comme cela que la râpe doit travailler. On constate d'ailleurs que les infimes rayures laissés par l'outil s'accroissent une peu lorsque la râpe n'est pas utilisée parfaitement en bois de travers.

 

Voici d'ailleurs une vidéo de Fabienne en plein travail sur l'extérieur de son œuvre. Pas d'effort, excellent état de surface, vitesse d'obtention de la courbe, enlèvement de matière rapide... Que des avantages !

 

 

Il restera maintenant à finir la surface au racloir. C'est là une autre histoire !

 

En conclusion et au delà de l'efficacité de nos râpes, cette petite expérience prouve combien il est important pour un fabricant d'outils à main de pouvoir travailler dans un atelier avec les artistes. Tout le monde apprend... l'artiste, qui se perfectionne en permanence (sauf ceux qui savent déjà tout !), le fabricant qui développe encore et toujours son savoir et sa pédagogie qui sera utile pour aider d'autres à apprendre ou se perfectionner.

 

Merci à Fabienne Hôt pour ces quelques courtes heures dans son atelier.

 

D'ailleurs, si vous en profitiez pour suivre un stage chez elle ?

 

Atelier de sculpture Fabienne Hôt

 

Une vidéo plus complète est visible ici.

 

 

 

Le paradoxe des métiers

16/02/2024

Le paradoxe des métiers

Encore une fois, je risque de ne pas me faire que des amis. Tant pis !

 

De par notre passion (notre métier), nous rencontrons beaucoup de personnes, de tous milieux, de tous âges, professionnels, amateurs, expérimentés, débutants, maîtres, disciples, formateurs, élèves, ouverts, fermés, hommes, femmes, non genrés (je n'ai pas pu m'en empêcher !), artistes, ouvriers, créateurs, exécutants, et cela dans les domaines des travaux du bois, de la pierre. Je suis né dans ce milieu, il y a soixante-deux ans et y travaille avec passion et volonté de partager, de transmettre, depuis 1980.

 

Je n'ai évidemment pas la prétention de tout savoir ou de croire que seules mes idées sont valables. En revanche, j'ai pu voir les évolutions des milieux professionnels que nous côtoyons de très près au quotidien.

 

Aujourd'hui, nous constatons que beaucoup de personnes ont une grande attirance pour ces domaines, ces métiers artistiques ou artisanaux comme :

  • Ébéniste
  • Tailleur de pierre
  • Sculpteur, modeleur
  • Menuisier
  • Luthier
  • Marqueteur
  • Et bien d'autres

 

Certains franchissent les pas d'autres n'osent pas. Certains en font leur métier, souvent au prix de très grand sacrifices, d'autres vont se satisfaire d'en faire une passion, au sens "amateur" du terme.

 

Tout cela nous encourage… mais… il faut se battre, tous les jours, contre ce que j'évoque en sous-titre de cet article. Dans ce qui suit, concentrons nous par exemple, sur le domaine du travail du bois.

 

Tout jeune, on me parlait de :

  • Le Faubourg Saint-Antoine, centre mondial, excellence de l'ébénisterie, de la menuiserie et des "métiers annexes" tels que tournage, sculpture ornemaniste…
  • L'École Boulle, et quelques autres, toujours fameuses (Revel, Mirecourt…)
  • Les Compagnons

La façon dont on m'évoquait tout ça m'imposait d'avoir un immense respect, que j'ai toujours d'ailleurs, toujours intact, pour ces institutions, ces "monuments des savoir-faire" qui ont fait la réputation de la France, depuis le XVIIe siècle jusque vers la première moitié du XXe siècle.

 

Nos amis Américains sont d'ailleurs friands de tout cela et en font la base de leur "littérature technique".

 

Mais force est de constater qu'aujourd'hui, le phare de notre excellence n'éclaire plus grand-chose !

 

Quelques constats :

Ceux qui ressentent le besoin d'aller vers une pratique du travail du bois, depuis quelques années, vont d'abord sur Internet et les réseaux sociaux. Et là, que trouvent ils ? Des vidéos, des articles, des livres venant souvent des USA ! Certes, grâce à quelques-uns, c'est un peu moins vrai depuis quelques années. Et sur quoi repose les vidéos, articles, livres américains ? L'excellence de l'art du travail du bois en France ! Roubo, Boulle sont des références !

Et aujourd'hui nos grands créateurs de contenus, sauf exceptions, ne sont pas issus des "monuments" évoqués plus haut. Est-ce "normal" ? Bien entendu : NON !

Alors : pourquoi ?

Je ne suis pas sociologue et parfaitement incapable de rédiger une explication détallée de ces raisons. Mais dans les grandes lignes :

  • Les référentiels de formation ont évolué pour former des exécutants, certes pour la plupart, très compétents.
  • Ces institutions, souvent parisiennes, ne se sont pas ouvertes vers l'extérieur. C'est certainement naturel.
  • D'autres "Maîtres" (quelquefois autoproclamés) ont pensés transmettre leurs savoir-faire, enfin… pas tous ! Ils ont oublié d'en transmettre soit involontairement, c'est logique dans une transmission orale, soit, j'espère plus rarement, volontairement, en voulant éviter que l'élève ne dépasse pas le maître.
  • Apprendre n'est pas seulement accepter ce que l'on reçoit. On ne doit pas rester passif. On se doit d'être actif, curieux, s'ouvrir, voyager, expérimenter, comparer. Or, l'apprentissage actuel, même si, fort probablement, j'exagère, "étouffe" tout cela.
  • L'individu a d'ailleurs une forte propension naturelle à une forme de paresse. Il est plus aisé de "recevoir" que "d'aller chercher".
  • Les deux points qui précèdent nous permettre d'entendre, très souvent, comme réponse à la question "savez-vous pourquoi on fait comme ça ?" la réponse : "non, pas vraiment… c'est comme ça qu'on m'a expliqué". Toute référence au "rabot-qu'il-faut-poser-sur-le-flanc-et-pas-sur-la-semelle" serait une coïncidence !
  • L'entre soi, les "chapelles" : "nous sommes entre gens qui savons", un groupe d'initié.
  • La routine : Je fais et refais ce qu'on m'a appris
  • Pour une majorité, "artisan" est compris de manière très péjorative comme "un individu effectuant un travail à son compte", pas comme quelqu'un qui vit, à son compte de l'art qu'il exerce

 

Il y a certainement d'autres constats. Mais je suis déjà trop long ici.

 

En tout cas, aujourd'hui, c'est l'industrie qui forme "nos jeunes". On en arrive au fait que nous avons plus d'agenceurs, avec tout le respect que j'ai pour ce métier, que de menuisiers, ébénistes…

 

On entend : "houlà"… pour vivre du massif, du travail manuel, c'est compliqué !".

Là aussi, pourquoi  ? Et bien encore une fois, parce que nos professions n'ont pas su communiquer. L'image du "massif" reste : le rustique, le meuble de style (Louis XV, par exemple). Ces styles sont souvent passés de mode. Les Ikea et consort se sont engouffrés dans la brèche pour nous proposer leurs "meubles", certes souvent bien conçus, bourrés de colle et autre produits chimique, fabriqués sans âme ni passion à l'autre bout du monde et bien entendu "non-finis" puisque c'est à nous de les assembler ! Nos "professionnels" ne savent pas communiquer sur le fait que quelques-uns de nos ébénistes modernes sachant travailler à la fois à la machine et aux outils à main, peuvent offrir des meubles sur mesure, conçus selon vos désirs, à votre image ; des meubles "moderne", beaux qui ont une âme.

 

J'ai "piqué" pour illustration, la photo d'une extraordinaire réalisation de Julien Hardy :

"Forêt Noire" (Enfilade contemporaine en Chêne massif, Chêne des marais fossile plaqué, Amarante, Buis, Acajou et Grenadille d’Afrique).

Je ne pense pas qu'il m'en tienne rigueur !

 

Nos professionnels n'ont pas lutté. Ils ont suivis, construits des usines, d'abord en France puis dans des pays à bas-coûts. Ils ont suivi… pas lutté. Ils n'ont pas su imposer que nos savoir-faire pouvait s'adapter, proposer autre chose.

Evidemment, on rétorque que le prix est un frein. Mais, là aussi, comme pour beaucoup d'autres choses, où est la logique d'aller chercher moins cher très loin et d'enrichir ces lointains pays (au passage encore plus loin de nos "normes sociales, politiques, sociétales"). Acheter loin, des produits de piètre qualité, c'est nous appauvrir nous même ! Encore une fois nous sommes dans des visions "cout-termistes" ! L'économie locale est un cercle vertueux. Ne parlons pas ici d'écologie, de développement durable ! Nous alimentons nous-mêmes la spirale qui nous entraîne vers le bas !

 

Un Compagnon me disait hier : "on nous forme pour être rentables. L'amateur n'a pas cette contrainte". Oui, son constat est parfaitement vrai. Mais, justement, en faire le constat est avouer que son métier, sa passion (oui, il est passionné) sont condamnes à disparaitre… condamnés à mort ! Rentable : pour qui, pour quoi ? En France ? Cher Compagnon passionné : Quels que soient ta dextérité, ton niveau d'excellence, ta rapidité… sans changement des idées, des individus, des règles mondiales, tu resteras "ouvrier" au sens très péjoratif du terme. Alors que toi, cher amis Compagnon tu devrais être la fierté réincarnée, le vecteur de transmission de connaissances et savoir-faire séculaires ! Tu devrais vendre ton Art sans que personne ne discute le juste prix ! Mais… transmettre et communiquer, c'est aussi vers l'extérieur, vers ses clients !

 

Conséquence : les formation, la transmission des savoirs et savoir-faire se dégradent. L'être humain, devenu simple exécutant ne retrouve aucune fierté dans ce qu'il fait ! On est dans une "massification" ! On enlève toute fierté, toute personnalité… toute élévation, évolution !

 

Et pourtant, nos quelques échanges dans de fameux Lycées, avec des Compagnons, prouvent que, dans les placard, loin, très loin du "grand public", les savoir-faire sont toujours là. Il s'agit de les dépoussiérer, de les mettre en avant, de les valoriser, d'expliquer… de "former ses clients". Ce que nos énormes entreprises mondialisées savent parfaitement faire ! Sommes-nous trop stupides, trop "mous" pour nous laisser écraser ? Non, si on partage, si on communique, si on se groupe, si on rame dans le même sens. Le travail à faire est considérable. Il faut changer des mentalités (elles évoluent… mais lentement). Il faut s'ouvrir, sortir des chapelles, partager, communiquer.

 

Est-il normal que ce soit à un fabricant d'outils d'expliquer à quoi servent ses outils (pas les siens… mais ceux qu'il s'efforce à fabriquer tels qu'ils doivent l'être), comment on s'en sert, comment ils doivent être, pourquoi ils sont ainsi conçus ? Non, pas du tout. Ces "outils de métiers" ont été conçus par les Hommes de Métiers", afin qu'ils puissent développer leur art, atteindre l'excellence !

 

Les "pros" achètent des objets en forme d'outil… c'est moins cher. Inutile, mais moins cher ! Paradoxe monumental !

 

Un autre constat sur "l'ouverture des milieux professionnels vers l'extérieur" : D'excellentes revues telles que "Le Bouvet", "Couleurs Bois"… contribuent aux transmissions de l'excellence, des savoir-faire, des techniques vers les amateurs, les passionnés; de la même manière que le font de nombreuses chaînes YouTube (Cray Birkenwald, Olivier Verdier, Samuel Mamias, Creolignum, Lucas Mainferme (Atelier La Vivacia) et de nombreux autres que j'oublie ici), plateformes (L'Air du Bois…), groupes sur des réseaux sociaux… Eh bien, à notre grand désarroi, ils restent très méconnus des "milieux autorisés", preuve d'une absence flagrante d'ouverture ! En tout cas, ils sont moins connus qu'ils le sont des "amateurs".

 

Et en interne ? Nous constatons que parmi les groupes de Compagnons que nous côtoyons, beaucoup ignorent  qu'il existe une compétition d'excellence : les Worlskills et que cette année c'est l'un d'entre eux qui représentera la France aux finales internationales à Lyon en septembre 2024. Pas normal : TOUS devraient le savoir et être debout comme un seul homme à pousser Benoît Dessioux ! Nous sommes sûrs que Benoît emportera la médaille d'Or. Mais avec tous les Compagnons, les passionnés, tous unis derrière Benoît, il serait évident, incontestable, sûr, certain que Benoît nous ferait partager sa joie en septembre !

Benoît Dessioux et ses pièces d'entraînement

 

Je cite ici les Compagnons, parce que Benoît est l'un des leurs. Mais je les adore ! Les échanges que nous avons eu, chez nous puis chez eux, nous ont permis de constater combien nous pouvions nous enrichir les uns les autres en échangeant. Ils nous font découvrir des savoir-faire extraordinaires nous faisons de même pour nos outils, qu'ils ont un peu oubliés…

 

Que dire au sujet du dernier livre français paru depuis près de 50 ans sur le travail du bois au outils à main (Sébastien Gros) ? Nous connaissons très bien Sébastien, nous connaissons sa capacité à apprendre, à vulgariser, transmettre, comprendre pourquoi afin, justement de "l'expliquer" (on n'est pas dans le "c'est comme ça qu'on fait"). Sébastien est ingénieur dans l'aéronautique. Était-ce franchement à lui, d'écrire ce livre ? S'il l'a fait, c'est que les détenteurs de ces savoirs n'ont pas voulu s'ouvrir, n'ont pas su, n'ont pas voulu. Nous voulons penser que ce n'est que ça… pas parce qu'il ont perdu ledit savoir !

Le livre de Sébastien Gros aux éditions BLB Bois

 

Heureusement, une nouvelle génération arrive. Ces jeunes, ou moins jeunes, commencent à faire les mêmes constats que je fais. Il commencent à comprendre que leur manque d'ouverture les condamne. Alors, les portes s'entrouvrent : certains "pros" ne vont pas qu'au salon Eurobois, ils commencent à venir avec nous à Épinal (Atelier "Touchons du bois"), ils découvrent leurs lacunes sur les outils à main, ils comprennent qu'il faut "former" leurs clients, le public. Ils ont une vraie conscience que leurs vraies richesses sont dans leurs ateliers, leurs caves, leurs savoir-faire… qu'ils vendent cela.. que leurs réalisations sont seulement les supports de tout cela. Ils savent qu'eux, leurs écoles, les fabricants d'outil, les scieurs, bref tous ceux qui constitue un environnement "professionnel" au sens large, sont "dans la même galère" et que s'ils se mettent tous à ramer dans le même sens et de concert, il pourrons aller loin, très loin.

 

Alors : Rencontrons nous, échangeons, valorisons nous les uns les autres, faisons découvrir nos savoirs, transmettons, ouvrons nous, communiquons, soyons curieux ! Il en va de notre avenir à tous, de l'avenir de l'excellence française, de notre fierté à tous !

 

Soyons fiers de ce que nous sommes, de ce que nous faisons… tous ensemble !

France : ton excellence, tes savoir-faire, ton bon sens foutent le camp !

03/02/2024

France : ton excellence, tes savoir-faire, ton bon sens foutent le camp !

Actuellement, les agriculteurs nous font toucher du doigt l'absence caractérisée de bons sens de la part de nos "dirigeants", ou plutôt des "technocrates" qui, eux, gouvernent en lieu et place de nos "politiques" qui eux, sont surtout présents dans les médias ! Certes, nous le savions déjà. Mais au moins, nos amis "Paysans" ont eu le mérite de mettre ça "à la une" de tous les médias. Certes, le milieu agricole est un "modèle" pour toutes ces décisions irrationnelles, illogiques, antiécologiques, anti-économiques, dénuées de bon sens… Mais vous le savez tous, on trouve des exemples de ces décisions ou fonctionnement irrationnels absolument dans tous les milieux, tous les secteurs d'activités. Nous sommes tous confrontés et pouvons citer au moins un exemple de ce type de "fonctionnement". C'est ce qui nous fait dire à tous que nous sommes d'accord pour payer des impôts… mais pas pour en faire ce qui en est fait !

 

Je vous rassure : loin de moi l'idée de critiquer pour le plaisir de critiquer. De même, pas question pour moi de "faire de la politique". Je reste toujours utopiste. Je ne me referai pas à 60 ans passés !

 

Alors, venons en aux faits :

La France est un pays d'excellence dans de nombreux domaines. Le travail du bois, en fait partie. Aux USA (par exemple) ébénisterie, marqueterie, menuiserie en siège Françaises restent encore des modèles.
En France il existe des établissements d'enseignement publics ou privés, s'adressant à tous publics (formation initiale, reconversion, adolescents, adultes, futurs professionnels, amateurs…), proposant des formations de toutes durées. Dans la très grande majorité des cas, les formateurs débordent de très bonne volonté. Ils font souvent plus que ce qu'ils pourraient faire pour "leurs" élèves, pour les passionner, les motiver, les intéresser, leur apprendre "l'excellence". Mais, pour nombre d'entre eux, il y a une "machine" administrative au-dessus d'eux ! Et là… c'est la catastrophe ! Le "public" est bien entendu quasi systématiquement en cause, mais il existe de nombreux cas dans "le privé.

Vendredi et Samedi, un très célèbre et non moins remarquable Lycée d'enseignement "des métiers du bois", dans le sud de la France, organisait ses "journées portes ouvertes".

 

Que toutes les équipes, direction et enseignantes, ainsi que les élèves, soient ici remerciés très sincèrement pour l'invitation faite à de nombreuses entreprises.

 

Évidemment nous "y étions".

Excellent accueil, simple et convivial. Présentation des formations. Volonté d'ouverture vers les entreprises. Volonté d'enseignement d'excellence. Jusque-là, tout va bien, très bien même.

 

On enchaîne par la visite. Je connais l'établissement et j'avoue que c'est toujours avec un plaisir non dissimulé que j'arpente les salles de cours, les ateliers. Le choc : La menuiserie en siège. Les réalisations sont remarquables, on ressent aussi la motivation des élèves.

 

 

 

Mais comment peut-on former en visant l'excellence en proposant à ces élèves des "objets en formes d'outils". Des objets inutilisables, aucune coupe, aucune précision, aucune tenue… Une excellent façon de démotiver le plus motivé des élèves !

 

 

On poursuit la visite : le tournage sur bois. Là, on connait très bien le "prof", par ailleurs artiste réputé. On sait les extraordinaires efforts qu'il fait pour faire découvrir le milieu du tournage d'art à ses élèves. Il a peu de problème d'outils… oui, compte tenu de la spécificité de sa formation, on pense comprendre qu'il peut vraiment choisir les bons outils !

 

On continue par l'ébénisterie. Là, j'entends un dialogue entre un professeur et une dame, comme moi en visite.

 

- La dame, regardant avec étonnement des rabots (ou plutôt des objets en formes de rabots) :

"Vous travaillez encore avec ces outils ?".

- Le professeur :

"Oui, ils sont très utiles… quand nous en avons de bonne qualité !".

 

Là, vous me connaissez, je n'ai pas pu m'empêcher de bondir !

 

Comme disait un célèbre présentateur T.V. : "Alors, comment ça marche" ?

 

C'est hélas pitoyable ! Si j'ai bien compris :

  • Des appels d'offres sont lancés, je crois au niveau régional. Evidemment c'est le plus souvent le moins disant qui l'emporte.
  • Ce moins disant, ne comprends pas grand-chose aux outils. Il ne contacte d'ailleurs même pas les spécialistes qui, eux, savent ! Il commande, prend une marge (normal) et livre.
  • Un contractuel, employé pour l'occasion (si, si !), livre les caisses à outils, à la rentrée à chaque établissement, pour chaque section, pour chaque élève !

 

Oui… la fameuse égalité, les "aides"… Chaque rentrée, tous les élèves ont une caisse à outils, offerte généreusement par nos impôts. L'idée est grande. Mais :

  • La connaissance et le choix des outils ne doivent ils pas faire partie du cursus de formation ?
  • La démarche d'achat, la connaissance du vrai prix d'un véritable outil n'est-elle pas essentielle quand on veut suivre une carrière dans ces métiers ?

 

J'interviens et on me donne quelques arguments :

  • "Il faut mettre tous les élèves sur un même pied s'égalité"
  • "On ne peut pas demander aux élèves ou leurs parents de dépenser des sommes importantes pour apprendre"

Et on continue :

  • "D'autant plus qu'environ la moitié des élèves ne continuera pas dans cette voie" !

 

Ainsi :

  • On gaspille. Chaque année on achète des dizaines de caisses à "pseudos-outils". Une moitié partira à la poubelle et l'autre moitié ne pourra pas être utilisée faute de choix adéquat.
  • On dégoûte les élèves avec ces "objets"... puis de leur futur métier ou future passion.
  • On fait venir d'Inde ou Chine ces objets inutiles, que le fournisseur qui a emporté l'appel d'offre a acheté, d'ailleurs, chez un autre revendeur hors de France ! (J'ai des noms !)
  • Ces mêmes fournisseurs, censés livrer des râpes faites mains livrent des râpes faites machine d'un niveau de qualité déplorable (celles-là sont achetées en France mais viennent bien d'Inde ou Chine). Là on est dans l'escroquerie !
  • On fait travailler des entreprises qui ne s'impliquent pas dans ces métiers, qui ne connaissent RIEN aux outils à main.

 

Où sont écologie, durabilité, logique, bons sens, économie, excellence, qualité, circuits courts ?

 

Ne serait-il pas plus simple, moins coûteux d'équiper une fois pour toutes chacune de ces sections avec de VRAIS OUTILS ? De sensibiliser les élèves à ce que sont ces outils ? De remplacer, peu à peu, les outils usés ou dégradés ?

 

L'équité ne serait-elle pas, pourquoi pas, d'aider les élèves qui souhaitent persévérer dans cette voie, à s'équiper pendant ou à l'issue de l'année de formation ?

 

Quelques établissements ont bien compris cela. Certains consacrent une journée complète à la présentation des outils à mains, faite par des spécialistes. Respect à eux. Ils savent associer ce qu'ils maîtrisent : les savoir-faire, à ce qu'ils avouent eux-mêmes moins bien maîtriser : la connaissance des outils

 

Au lieu d'aider là où ce n'est pas utile, la véritable aide ne serait-elle pas de faire la promotion des métiers du bois (dans notre cas présent) auprès du grand public afin de lui faire comprendre que l'achat, même plus cher d'un meuble fait par un "artisan"  est plus économique, à terme qu'un meuble qui sera "jeté". Où sont développement durable, écologie, économie… Je laisse ici d'autres spécialistes aborder ce sujet par ailleurs.

 

On est comme dans l'agriculture : on ne veut pas de produits venus de l'autre côté de la planète, on veut aider nos paysans mais on préfère économiser 30 centimes sur une salade.

 

Comme les futurs artisans d'excellence que la France est tout à fait capables de former, il faut éduquer les consommateurs que nous sommes tous !

 

Quant à moi, toute notre équipe et quelques amis, nous sommes toujours prêts à donner de notre temps pour intervenir, autant qu'il le faudra, dans autant d'établissements qui le souhaiteront, pour présenter "ce qu'est un outil" !

 

Et, dans le cas présent, nous sommes à moins d'une heure de cet établissement. Certains "profs" nous connaissent, visitent l'entreprise avec quelques élèves. Mais ils ne peuvent pas obtenir nos produits. Et, si au moins, même sans les prendre chez nous, ils pouvaient avoir de vrais outils !

 

Notre région se bat pour mettre en avant et soutenir ses entreprises. Nous saluons ces efforts. Mais, dans ce cas, elle fait tout le contraire !

 

Cet article de blog restera, certainement sans suite. Tant pis ou hélas ! Je me suis exprimé. Il ne tient qu'à vous, cher lecteur, de partager, abonder ou critiquer ce long message !

 

 

 

Michel Auriou

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