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Accueil   >   La vitrine    >   "Mescladis"

Mescladis ??? Qu'es aquo ?

Aïe ! Nous sommes sûrs que le nom de cet article de menu qui vous conduit ici, vous a "un peu" interpellé. Vous vous demandez ce qui nous est passé par la tête… allez, on va vous expliquer :

 

Construire un site, rechercher les mots les plus justes, essayer de ne pas déformer ce qui est issu de chez nos amis Anglo-Saxons, tout cela est fait quasiment par une seule personne. Quelquefois, la pression monte et on a envie de se lâcher !

 

Bref, un soir, nous nous apercevons qu'il devrait y avoir une section, sur ce site, où nous pourrions parler un peu de tout, de nos idées, envies, humeurs, vous faire partager anecdotes et découvertes, un peu de culture (très humblement) aussi…

Nous avons demandé à Sandrine (voir "l'équipe") comment, en un mot, elle nommerait une page comme celle-là. Sa réponse fut immédiate : "Pêle-Mêle". Nous avons trouvé cette idée assez bonne… nous voilà donc partis dans la création de cette page… mais quelques instant après, Sandrine change d'avis : "Non, il faut appeler ça "mescladis" ! Notre réponse a été tout aussi immédiate : "chiche" !

Donc voilà cette page "mescladis"... en fait, c'est un peu notre blog, comme on dit de nos jours !

 

Un mescladis, qu'est ce que c'est ?

 

Nous sommes Occitans et quelquefois certaines expressions en Occitan nous parlent plus que d'autres. Rappelons qu'ici, on dit "chocolatine" !

Donc, un mescladis est un nom qui vient du verbe Occitan "mesclar" (mélanger). En gros, ça peut vouloir dire : mélange, bazar... voilà vous êtes donc sur une page où il y aura tout ce que nous n'avons pas pu classer ailleurs !

Les articles se présentent sous forme de blog.

Nous y mettrons :

  • Nos humeurs (pas trop souvent)
  • Des choses qu'on aime
  • Un peu de culture
  • De l'humour ?
  • … et pourquoi pas, ce que vous souhaiteriez y voir !

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Anecdotes

Rabots Henry Eckert, un faux pin, Louis XVI et Albi

30/04/2023

Rabots Henry Eckert, un faux pin, Louis XVI et Albi

Certains rabots Henry Eckert Toolworks, sont proposés avec poignée et pommeau en "Pin Huon".

 

David Eckert semble tenir au choix de cette essence. Il mentionne même sur son site : "Notre choix de pin Huon (il ne s'agit pas d'un pin) est simplement un hommage à ce célèbre bois indigène d'Australie, dont l'histoire en Tasmanie est incroyable".

 

Un Pin qui n'est pas un Pin ? Célèbre bois indigène d'Australie ? Histoire de la Tasmanie ? Hommage ?

 

Histoire, hommage, culture, bois... voilà qui attise notre curiosité. Nous sommes donc allés, pour vous, à la recherche d'informations !

 

Le Pin Huon ou, Huon Pine ou scientifiquement, le Lagarostrobos franklinii est une espèce du genre des Lagarostrobos. Cet un genre de conifère appartenant à la famille des Podocarpacées (Podocarpaceae). Cette famille ne contient que 156 espèce d'un peu plus d'une quinzaine de genres. Mais, sur ces sujets, nous sommes loin d'être des spécialistes ! En tout cas, malgré son nom, il n'est pas considéré comme un "vrai" pin !

 

Ce bois est endémique d'une région de la Tasmanie. Il doit son nom au fait qu'il a été trouvé près de la rivière Huon. Nous reviendrons plus loin sur ce patronyme.

 

Il y a environ 80 million d'années, la Tasmanie était était attachée au continent Arctique. Y poussait alors des conifères dont le Pin Huon est un des descendants.

C'est un arbre à croissance très lente. Sa durée de vie est l'une des plus longues du monde végétal. Il n'est pas rare de trouver des spécimen de plus de 2000 ans. On parle même sur le "Mont Read" d'un bosquet de plus de 10500 ans ! Ce sont des mâles (c'est une plante dioïque, avec des individus mâles et femelles), tous identiques génétiquement et qui donc forment certainement un seul et même individu.

 

Il peut s'élever au delà des 30 m. Son tronc, assez droit, peut atteindre les 2 m de diamètre. Son grain est très serré. et sa couleur d'un beau jaune doré qui, avec le temps évoluera vers une couleur de miel. Sa densité est d'environ 550 kg/m3 à 12% d'humidité et dépasse les 950 kg/m3 quand il n'est pas sec.

 

Le Pin Huon contient des huiles aromatiques (méthyleugénol) recherchées pour l'industrie des cosmétiques, la pharmacie (soin des plaies, maux de dents), ou leur utilisation comme insecticide. Ces huiles lui permettent, au delà de présenter un aspect parfumé, de résister à la pourriture, même immergé dans de l'eau, tant douce que salée, et de présenter des caractéristiques d'imperméabilité incroyables. De fait, il a été très vite apprécié pour de nombreux usages tels que construction de bateaux, de meubles, ébénisterie, tournage, sculpture, cosmétique, pharmacie. Il est doux, résistant et offre un grand attrait : posséder un objet réalisé dans un des bois les plus vieux du monde.

 

Bien évidemment, c'est un bois aujourd'hui protégé dans la zone du Tasmanian Wilderness World Heritage.

 

Tous les avantages qu'il procure en font un arbre emblématique d'abord de Tasmanie, puis évidemment de toute l'Australie.

 

Il est vite devenu une ressource cruciale. Une économie importante s'est développée et à permis à toute la région où il pousse de devenir prospère. D'importantes routes commerciales ont été crées grâce (ou à cause ?) de lui.

Une route, fluviale, très importante, reliait toute la vallée de l'Huon à la capitale de Tasmanie : Hobart.

Cette industrie lucrative a vu le jour autour de cet « or vert » au début des années 1800, avec des "piners" coriaces et ingénieux parcourant les rivières éloignées, flottant sur des radeaux de rondins. Deux autres vagues d’exploitation forestière ont suivi dans les années 1930 et 1970. Au moment où l’exploitation forestière du pin Huon a été interdite dans les années 1970, 90% des peuplements originaux de Tasmanie (et du monde) avaient été touchés.

Beaucoup de bois ne sont jamais arrivés à destination et se trouvent encore au fond des fleuves et lacs où ils sont parfaitement conservés. De nos jours, quelques industriels se chargent de renflouer tous ces arbres.

 

Cet arbre, même mort au fond de l'eau, a donc modelé un paysage (collines boisées et même les tanins qui colorent l'eau) , une économie et la culture d'une région. C'est un morceau de l'histoire de l'Australie et plus particulièrement de la Tasmanie !

 

Nous comprenons mieux pourquoi David Eckert tient à nous proposer les poignées et pommeaux de ses rabots dans cette essence ! Bien évidement ses approvisionnements se font dans le cadre d'un commerce équitable et raisonné.

 

Mais, que viennent faire Louis XVI et Albi, la plus belle ville du monde, dans cette affaire ?

 

Huon, la rivière Huon et la vallée de l'Huon on donné leur nom à ce fameux bois. Mais d'où vient ce nom Huon ?

 

Lapérouse ? Oui, Jean-François Galaup, Comte de Lapérouse, est originaire d'Albi, plus précisément du Château du Gô, entre Albi et Saint-Juéry. Il a, paraît il, rencontré quelques problèmes dans l'hémisphère Sud à la recherche de nouvelles terres, à tel point que Louis XVI et ses amis en avait perdu sa trace. Notre bon Roi, avant d'en perdre la tête, organise une expédition de secours, en 1791. Cette expédition est commandée par le vice-amiral Antoine Bruny d'Entrecasteaux. C'est lui qui baptisera le fleuve du nom de son second (Breton, d'ailleurs), commandant du bateau L'Espérance : Jean-Michel Huon de Kermadec.

 

Alors, en achetant un rabot avec poignée et pommeau en Pin Huon, vous achetez un excellent bois et un morceau d'histoire.

 

Ah, oui, pour la petite histoire, c'est Peter Dillon en 1826, puis Jules-Sébastien-César Dumont d’Urville en 1828 qui perceront le mystère de la disparition de notre célèbre Albigeois en retrouvant l'épave de L'astrolabe (une des deux frégates de l'expédition). En 1924, Reece Discombe, plongeur Néo-Zélandais identifie l'autre frégate : La Boussole, dans les récifs de Vanikoro, entre les iles Salomon et Vanuatu, à plus de 2000 km au nord-est de l'Australie.

Pour la petite histoire, Notre Albigeois, Jean-François Galaup de Lapérouse est célèbre pour avoir vaincu quelques Anglais dans la baie d'Hudson en 1782 !

 

Jean François Galaup de Lapérouse

 

 

 

 

Grandir, se grandir, faire grandir !

06/01/2023

Grandir, se grandir, faire grandir !

Les réseaux sociaux sont à la fois un bien et malheureusement trop souvent un mal. Fiel, haine, agressivité gratuite, fausses informations circulent. Tout cela ne fait rien progresser, et bien au contraire, a tendance à tirer vers le bas toute une communauté. Ne parlons pas des blessures, souvent graves, que tout cela occasionne. Mais nous ne sommes pas ici, surtout en ce début d'année, pour contribuer à la morosité ambiante, à plus forte raison en ce début d'année.

 

Oui, nous voulons évoquer, justement, le "bon" côté des Facebook, Instagram, YouTube et autres. Ce côté qui, parmi d'autres, nous permet de grandir et de se grandir.

 

Nous voudrions vous rapporter plusieurs anecdotes qui illustrent ce sujet.

 

D'abord, hier, en fin d'après-midi, c'est "Mick" qui nous contacte sur Instagram, en message privé. Il nous envoie une photo de ses dernières "petites emplètes", à savoir huit outils Lie-Nielsen ! Entre nous, on ne va pas parler "chiffons" et notamment, du prix de cet "investissement". Notre Mick en question, certainement une petite larmette à l'œil, nous dit juste "merci" ! C'est lui qui nous dit "Merci" !!!  Vous vous en moquez peut-être, mais nous, ça nous fait monter une très grosse larmette ! Quelques minutes plus tard, c'est un certain "Alex P." qui nous appelle pour nous souhaiter ses vœux (merci Alex). Nous venons à parler de ce "Mick", que d'ailleurs, Alex a mis en relation avec nous. Nous apprenons (bon, nous nous en doutions un peu) que Mick est un des plus grand connaisseur, en France, de la marque et des outils Lie-Nielsen. Mick est certainement capable de nous en apprendre beaucoup et, c'est grâce à lui, par notre intermédiaire, qu'à votre tour vous en connaitrez un peu plus sur les outils de cette marque (et probablement, sur d'autres !).
Mick essayait de nous contacter "incognito", mais vous le connaissez : c'est "woodworkshopbreizh " et sa publication est .

 

Il y a quelque temps, un client nous a acheté un tranchet "Hock" et un kit de rabot à monter soi-même. Hier, sur "L'Air du Bois" (comment ça, il y en a ici qui ne connaissent pas "L'Air du Bois" ? Aucune excuse : qu'ils s'inscrivent derechef !). Donc ce client, sur L'Air du Bois, a pour pseudo : "Neiru". Et "Neiru", nous expose son tranchet monté sur un très beau manche fait maison et son kit de rabot monté. Nous sentons sa fierté et sa volonté de partage. Là aussi, vous vous en moquez peut-être, mais nous, ça nous touche. Mais surtout, ça peut donner des idées à d'autres, créer des discussions et créer des liens.

 

Hier dans notre "18:56" sur Facebook et Instagram, nous vous informons que nous avons à votre disposition quelques excellents trusquin "Glen Drake". Et "Paf" ! Quelques heures plus tard, c'est Sébastien Gros (La Manufacture Atelier Bois) qui publie un article (Facebook) en nous donnant quantité de détails sur ces outils. Croyez nous, nous n'avons pas honte de dire que nous ne connaissions pas tout de ces trusquins. Merci encore à Seb pour la qualité toujours "au top" de ses textes. Lui aussi, contribue à enrichir la communauté. Et sans les utilisateurs très exigeants, tels que lui (et beaucoup d'autres), les fabricants ne seraient rien et vous outils ne seraient plus capable de vous rendre les services que vous en attendez. Des exemples ? Les râpes "industrielles" (et pas mal de faites-main sans les connaissances indispensables). Des rabots, importés de pays à bas coût…


Les fabricants et vendeurs d'outils ont nécessairement besoin de vos connaissances. Certains les prennent pour se grandir et, à leur tour, faire grandir, d'autres ne les prennent que dans un but seulement mercantile... quand ils ne les ignorent pas, tout simplement.

 

C'est vous qui contribuez à ce que vos outils restent de "vrais outils utiles" et pas de simples biens de consommation inutiles et jetables.

 

Ah, il est peut-être temps, avant que les esprits chagrins ne vident leur venin, de préciser qu'aucun des trois personnages cités ici, n'a reçu un quelconque outil gratuit. Ils payent tous leurs achats. Bon, nous avouons qu'il nous arrive, de temps en temps, de payer un resto à Seb, lorsqu'il passe, en quasi-voisin, à l'entreprise. Et croyez nous, le Seb, il mange !

 

Pourquoi évoquer ces anecdotes ? Simplement parce que nous voulons vraiment vous dire que c'est de "vivre" ça, au quotidien (et on ne vous dit pas tout !), qui est notre "moteur". Merci à vous pour ça et aussi pour partager vos connaissances, vos expériences, vos fiertés, avec tous. C'est ainsi que nous nous enrichissons tous mutuellement. Et là, ça tire vers le haut. Ça nous grandit tous. C'est ça une vrai communauté. Pas des gens qui s'engueulent.

 

Mick, Neiru et Seb, ici, se grandissent et nous font grandir. Les arbres se transforment en forêt. Et la forêt, c'est la vie.

L'histoire d'un escalier

15/11/2022

L'histoire d'un escalier

Nous entretenons, avec beaucoup de nos clients, des relations qui dépassent le classique lien "client/fournisseur" . Ceux qui nous ont rencontré, notamment chez nous, le savent très bien !

 

Les sourires de nos clients, sont notre moteur. Leur enthousiasme est un plaisir. De très belles relations sont nées (Séb, Greg, Franck, pour n'en citer que trois, mais il y en a beaucoup d'autres, peuvent en témoigner).

 

D'autres fois, très souvent d'ailleurs, ces mêmes "clients" nous rapportent de très belles anecdotes.

 

Il en est que nous voulons absolument vous faire partager.

 

Aujourd'hui, c'est notre ami Paul Lidove qui est venu se procurer quelques unes de nos râpes. Pour lui, dit-il, elles sont indispensables pour terminer, enfin, un escalier en chêne commencé "il y a un temps certain" ! Et notre Paul, très fier nous fait voir quelques photos de son "ébauche" (oui, il n'est pas "fini") d'escalier. De la photo, on passe à la description et notamment à "l'histoire" de ce chêne. Nous avons aimé cette anecdote que Paul et son épouse ont eu l'amabilité de nous transcrire. Nous vous la transmettons en intégralité (sans les "coupures" optionnelles !) ci-dessous. Merci beaucoup à Paul, merci beaucoup à son épouse pour la "relecture" !

 

" Les 2 photos que vous avez vues sont celles d’un escalier que j’ai construit, il y a 40 ans, et comme je n’avais pas confiance dans mon tracé à l’échelle 1/10 (ce que font les pros), j’ai tracé l’escalier à l’échelle 1/1, au sol de la grande pièce revêtue pour l’occasion, d’un « Dalflex 30x30 » premier prix destiné, dans le futur, à être remplacé par un carrelage que nous recouvrions ma femme et moi par un vieux tapis car je n’y travaillais que le WE. Et bien entendu pas le droit de laver par terre.
Les travaux ont duré 6 mois et les enfants avaient interdiction de marcher sur le plan.
Le chêne de cet escalier a une histoire :
Il provient de la démolition de l’ancien hôpital de Belle ile, construit certainement au moment de la Citadelle et des remparts de Belle Ile érigés par Vauban (mais cela je ne le prouverais pas)
Les arbres de ces poutres viennent certainement du continent car il n’y a pas de grande forêt à Belle Ile en mer, et quand on voit leur âge, ils ont peut-être été abattus sous Henri IV !
 En visitant ce vieil hôpital, pour un diagnostic avant travaux je suis passé par la cour des miracles ! Et cela m’a laissé un souvenir très dur. Il était occupé par de jeunes enfants hydrocéphales (on ne savait pas les soigner à l’époque), couchés sur un sol carrelé derrière une grille. Leur tête de 50 ou 60 cm de diamètre reposait au sol car ils ne pouvaient pas la porter. (Vous pouvez couper ce §) 
A la démolition, j’ai réussi à sauver quelques poutres de la tronçonneuse en les faisant porter par le démolisseur sur le quai de chargement et déchargement des bateaux qui alimentent l’ile.
Les 3 poutres de 600 x 50 x 60 ont été transportées sur le continent à Lorient par le caboteur « Le Taillefer » qui ravitaillait les iles.
Mr Jean Périgault un vieux monsieur à l’époque, gros importateur et transformateur de bois exotiques a très gentiment accepté de les prendre en charge pour les faire débiter dans sa scierie de bois de pays.
Je suis toujours surpris par cette gentillesse à mon encontre, peut être ma bonne mine ou ma conviction (il a dû sentir que j’aimais le bois car je le visitais souvent pour des bricoles, des chutes de bois et pour la connaissance qu’il avait des bois exotiques) 
Son chef de scierie, où il avait fait porter mes poutres, m’a très mal reçu. Un vieux bougon qui a tout de même, en grognant, obéi à son patron, car m’a-t-il dit, « à Lorient tous les bois de pays sont des bois bombardés et plein de balles et d’éclats d’obus ». La « poche de Lorient » a laissé des traces 40 km alentours ! 
Mais ce n’était pas le cas de Belle Ile.
Il m’a alors raconté ce qui lui était arrivé avec un bois de pays et j’ai alors compris sa réticence : 
De la bille engagée sous le ruban il a vu sortir, du dessous, là ou sortait la sciure, un fin fil d’acier qui se déroulait au fur et à mesure de l’avancement du bois sur le banc. Le ruban de 15 cm de largeur était tout simplement en train de se faire découper par un éclat d’acier très dur logé dans le bois !!!!!
Je me suis alors engagé auprès de lui, à venir le WE, nettoyer à l’herminette les 4 faces de chaque poutre, pour repérer les traces de 300 ans de clous et autres tirefonds. J’ai retiré un seau de ferrailles, affuté plusieurs fois l’herminette et tracé, au bleu, recto verso, en plombant, les lignes de sciage qui évitaient les ferrailles impossibles à sortir.
Le jour fatidique, la première poutre sur le banc, le chef grognon ma bien montré qu’il allait scier « à reculons », sûr de casser au moins une lame « puisque le patron a dit, alors, allons-y ! » 
J’avais prévu discrètement une bouteille de champagne au cas où tout se passe bien.
Toujours en grognant, sans ne me parler ni me regarder, il scie en suivant le premier trait en avançant tout doucement et la planche tombe, nette, sans pointe. Bon c’est de la chance on va casser à la prochaine dit ‘il. J’avais la trouille ! Peut-être un peu inconscient !
Premiers plots empilés sans anicroche puis la deuxième poutre y passe puis la troisième. Quelques petites traces de pointes rouillées mais aucun dégât sur le ruban !
Devant mes poutres resciées, j’exultais intérieurement attendant qu’il se détende et me sourit un peu en m’adresse la parole.
Rien ! pas un mot rien ! pas un regard. 
Je lui ai dit merci j’ai gardé ma bouteille et suis reparti voir Mr Périgault lui dire que tout s’était bien passé. Il m’a fait porter les plots pour construire mon escalier. 
Aujourd’hui je pense que j’aurais dû ouvrir la bouteille mais j’étais jeune, rancunier et je manquais de diplomatie. Il se serait peut-être détendu. Je ne l’ai jamais revu. "

 

 

P. S. : l'escalier, contrairement à ce que nous pourrions penser, n'est pas en Bretagne. Il est installé dans une maison... en Ariège !

Les grenouilles

25/03/2018

Les grenouilles

Quand on passe du temps à essayer d'être précis dans les termes employés sur un site, notamment dans les traductions, il arrive aussi qu'on se demande quelle est l'origine de certains mots, d'où viennent les différences entre Anglais et Français. Alors des fois, on cherche.

Depuis longtemps nous nous demandions pourquoi nos meilleurs ennemis Anglais ou nos amis Américains appellent les chariots (ou porte-fer) des rabots du nom de "grenouille" (Frog en Anglais). Quelques recherches sur le Net plus tard et nous avons la réponse.

 

Il semble qu'à la fin des années 1800, un dénommé Justus A. Traut, alors employé à la Stanley Rule & Level Company, et ses collègues, aient commencé à appeler cette partie du rabot du nom de "Frog".

En Anglais, la lumière s'appelle "Mouth" (bouche) ou "Throat" (gorge). Toujours en Anglais, il existe une expression : "I have a frog in my throat", qui correspond à notre expression Française "J'ai un chat dans la gorge".

Donc, notre cher Justus, constatant que cette partie (ou pièce) du rabot est juste derrière la gorge, a pensé immédiatement à la grenouille.

D'autres suggestions existent... nos amis Anglophones peuvent en prendre connaissance ici dans un article écrit par Elizabeth Healy en juin 2011 dans Fine Woodworking

Notre ami "Jack" (le "rabot de Jack")

25/03/2018

Notre ami "Jack" (le "rabot de Jack")

En Américain ou Anglais, les noms des rabots sont assez différents de ceux utilisés en Français. Vous avez pu remarquer que certains rabots s’appellent "Jack" (Jack Plane, Low Angle Jack Plane…). En Français, ce sont des "riflards". Mais, peut-être vous êtes vous demandés qui est ce Jack. Nous avons plusieurs versions… qui se complètent :

Jack, dans les ateliers de menuiserie, pouvait être l'apprenti volontaire faisant tout mais spécialiste en rien; l'homme à tout faire… C'est à lui que l'on confiait le riflard pour corroyer les planches brutes.

Cette première version complète la version plus "officielle" :

Cela vient de l'expression "Jack of all trades", version courte de 'Jack of all trades, master of none" qui elle même pourrait venir du latin "Johannes factotum" (Johnny do-it-all). Jack est le diminutif de John. Tout cela peut se traduire en Français par "homme à tout faire", "touche à tout, bon à rien", "avoir plusieurs cordes à son arc".

Bref tout ça pour dire que le Jack Plane est un rabot "touche à tout"

 

Il faut aussi mentionner ici un excellent site/blog, sorte d'OVNI dans le milieu anglophone des passionnés du bois : Le site de notre amie Anne : Anne of All Trades. Il tire son nom de cette expression.

 

Par ailleurs, il semble que "Jack" soit une expression utilisées depuis des siècles  pour désigner des choses ordinaires. Outre le fait que ce rabot était le plus présent dans les magasins de bricolage, on suppose que ces rabots contribuaient à la réalisation des ouvrages les plus… ordinaires en menuiserie et ébénisterie.

 

Pour finir, on pense que cette appellation était donnée par les menuisiers alors que les ébénistes le baptisaient "Fore Plane"

 

Bref… à vous de choisir !