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Auriou : Outils forgés pour Artistes depuis 1856

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Outils de sculpture sur marbre

Préalable :

La sculpture est un domaine infini, tant par la variété des matériaux travaillés, que par les techniques, les styles, les applications.

 

Si on se concentre sur la sculpture sur pierre, le domaine se restreint un peu, mais reste vaste. À partir du moment où une pierre est travaillée, mise en forme, on peut considérer qu'il s'agit un peu de sculpture. Le Nouveau Petit Robert donnait d'ailleurs, en 1994,  pour définition de la sculpture : "Représentation d'un objet dans l'espace, création d'une forme en trois dimension au moyen d'une matière à laquelle on impose une forme déterminée, dans un but esthétique ; ensemble des techniques qui permettent cette création".

Il est clair ici que modelage, moulage, taille de pierre, sculpture, ciselage, gravure font partie de "la sculpture". Les outils dont nous vous parlons ici sont destinés à la sculpture "statuaire", essentiellement sur marbre. Même si ces outils peuvent être utilisés sur des sculptures assez fines à l'extérieur ou à l'intérieur de bâtiments, on considère que ces monuments sont du ressort des tailleurs de pierre qui utilisent d'autres types d'outils. En sorte de "raccourci", la sculpture dont nous parlons permet de réaliser des œuvres d'art "à but esthétique" (par exemple statues) qui seront exposées à l'intérieur de monuments (châteaux, cathédrales, palais, et de nos jours, musées…).

 

Qu'il s'agisse de taille de pierre, de sculpture sur pierre, de sculpture sur bois, quand un outil est utilisé en "frappe",  on parlera de "taille directe".

 

De manière un peu plus précise, parmi les outils dits "de taille directe", ceux présentés ici (ciseaux, pointes, rondelles…) sont des "outils à percussion posée, avec percuteur", selon André Leroy-Gruhan (Ethnologue, archéologue et historien Français, 1911-1986 ; cf. ici).

 

Les rifloirs, quant à eux, selon cette même classification sont "classé" en "outils de percussion posée sans percuteur". Pour ces outils, nous vous recommandons de vous diriger vers la page qui leur est consacré.

 

Les "percuteurs" (massettes, maillets...), "outils de percussion lancée" (taillants, marteaux bouchardes...) ne sont pas fabriqués par notre entreprise.

Introduction :

Le terme que nous avons retenu pour "classer" ces outils est une partie de celui employé par Monsieur Duneau, le fondateur en 1856 de l'entreprise (cf. "histoire"). Ils les appelait : "Outils pour le marbre et la pierre dure". Nous avons gardé "Outils" et "marbre". Nous avons oublié "pierre dure". Comme nous y reviendrons plus loin, les matériaux ont évolué et les sculpteurs peuvent maintenant utiliser des pierres plus dure pour leurs œuvres. Sauf s'ils sont eux mêmes forgerons ou s'ils ont un bon forgeron à proximité, nous leurs déconseillons d'utiliser les outils en acier sur des pierres trop dures. N'entrons pas ici dans une présentation de la dureté des pierres. Contentons nous d'appeler ces outils "Outils de sculpture sur marbre", par simplification. Ils serait mieux, et un peu long, de les appeler "outils de sculpture, gravure sur marbre et pierre tendre". Nous y reviendrons.

 

Ces outils sont un peu dans notre ADN, comme leurs très proches cousins, les outils à plâtre pour le modelage.

 

Ils ont fait, dès 1856, la réputation de l'entreprise.

 

Nous tenons à ces outils, vraiment !

 

La première raison est plutôt technique : Ils ont l'air très simple. Beaucoup les considèrent sans grande importance. Et pourtant, ils caractérisent tout ce qui permet de comprendre ce qu'est un outil, pourquoi et pour qui il existe ! Chaque outil a une fonction, généralement bien précise. Il doit aussi répondre à des contraintes spécifiques et d'ailleurs, la plupart du temps contraires. Par ailleurs, nous le verrons plus bas ici, les divers paramètres qu'ils prennent en considération sont même "oubliés" des utilisateurs eux-mêmes qui, lorsqu'ils les redécouvrent, comprennent à quel point un outil est le complément de la main ! Nous sommes un peu les "conservateurs" de la pratique de ces outils !

 

La deuxième raison est liée à leur histoire qui est aussi une part importante de la nôtre. Là aussi, nous y revenons plus bas ici.

 

Le milieu du XIXe siècle voit l'arrivée des très grands sculpteurs français dont les œuvres feront la réputation de l'Art, la Sculpture et par incidence des grands musées Français.

 

Dès le milieu du XIXe siècle les plus grands sculpteurs Français font forger leurs outils chez Duneau, à l'origine de notre entreprise (cf. "Histoire"). Ce sont ces mêmes sculpteurs, qui ont développé les formes, l'architecture, de ces outils. Notons au passage que l'on retrouve peu ou prou ces même formes chez les très académiques sculpteurs de l'antiquité grecque, puis romaine.

L'oubli !

Ces outils (sculpture, modelage…) sont, d'un point de vue "technologie" les plus méconnus.

 

En effet, on trouve de très nombreuses traces, d'innombrables ouvrages sur les "outils de métiers". On y parle de charretiers, tonneliers, charpentiers, maçons, tailleurs de pierre, menuisiers, ébénistes, couvreurs, lapidaires, luthier mais, jamais de sculpteurs. On peut arguer ici que "sculpteur" n'est pas un métier. Le "Petit Robert" nous définit le sculpteur comme : "personne qui pratique l'art de la sculpture".

 

N'en déplaise aux grands maîtres de très nombreux "métiers", les sculpteurs exercent un art. Ils ne sont pas des hommes de métiers. En revanche, les hommes de métiers se reconnaissent à leurs outils. Ils vouent même une passion (une religion ?) à ces outils ! D'ailleurs, lors de l'apprentissage d'un métier, le temps consacré aux outils est loin d'être négligeable. On considère donc qu'il y a une "technologie d'un métier et des outils".

 

"Technologie", "apprentissage" : des termes que les sculpteurs ne connaissent pas. Eux, parlent d'initiation, de matière, de volume, de lumière, de proportions… mais quasiment pas d'outil ! À l'inverse, les tailleurs de pierre, par exemple, accordent une importance toute particulière aux traces laissées par ces outils. Ils arrivent même à "dater" des monuments grâce à cela.

 

Mais revenons aux sculpteurs. Leurs outils principaux sont leurs yeux et leurs mains. Leur cerveau pense à une forme, leurs yeux dirigent leurs mains. Ils modèlent avec leurs mains et ce n'est que lorsque leurs mains arrivent par manquer de finesse ou parce que le matériau devient trop dur, qu'ils ont besoin d'outils.

 

Les "métiers", eux, existent justement par le besoin de travailler, d'emblée, un matériau impossible à travailler à la main. Il est impossible d'exercer un métier sans outils. Il est possible d'exercer certains arts sans outil. Le modelage en est un exemple. D'ailleurs, au passage, nous connaissons des sculpteurs aveugles. Ils maitrisent les proportions de façon extraordinaire. Cerveau et mains sont donc absolument incontournables.

 

Les sculpteurs, peut-être, haïssent les outils, ces interfaces qui handicapent les mains. Il nous plaît de considérer que ces artistes sont donc ceux qui ont poussé au-delà des limites les formes de ces outils afin que justement, ils puissent en faire le complément naturel de leurs mains, sans handicap. Qui sait si ces mêmes sculpteurs, au fil des siècles, n'auraient pas créé les outils les plus aboutis ?

 

Les formes de nos outils sont les mêmes de celles des outils grecs, romains, de celles des outils de la renaissance. Notre principale préoccupation est bien de perpétuer ces outils "modelés" par des siècles de pratique de l'art absolu. Nos outils se font oublier dans les mains des artistes. C'est notre fierté !

 

En revanche, revers de la médaille, en académie, en école, il n'y a que peu ou pas de formation "aux outils". Au long des décennies, il y a eu de la "perte en ligne". Ne blâmons pas ces artistes, tellement occupés par le concept, les proportions, les expressions, qu'ils en ont délaissé leurs outil, outils qu'ils avaient voulus pour être oubliés ! Ainsi, quelquefois, les sculpteurs en délaissent quand même l'essentiel et ne les utilisent plus toujours dans l'esprit ou pour ce pour quoi ils ont été conçus !

 

De fait, nous sommes devenus, un peu (beaucoup), les gardiens de la mémoire de cette "technologie" des outils. Il nous arrive très fréquemment d'intervenir pour expliquer les formes, les fonctions l'utilisation de ces outils. N'en déplaise à certains, aucun ouvrage de notre connaissance ne sait être aussi précis sur chacun des outils de nos très grands Artistes que sont nos Sculpteurs.

Histoire

Nous l'avons évoqué en introduction, l'histoire de notre entreprise est étroitement liée à celle de ces outils, et de leurs utilisateurs.

 

Rappelez vous : Duneau crée son entreprise en 1856. Même si on ne peut pas parler, à cette époque là de "business plan", d'étude marché, il est évident que si Monsieur Duneau s'est mis à fabriquer et commercialiser des outils destinés aux Artistes (modeleurs, sculpteurs...). Sa documentation indique : "Fabrique d'outils en tous genres pour mouleurs et sculpteurs - Spécialité de rifloirs-râpes"

Mettons de côté l'aspect "spécialité de rifloirs-râpes". Nous l'avons déjà dit : il est abordé sur une page spécifique.

 

Concentrons nous plutôt sur l'aspect "mouleurs et sculpteurs" :

Le terme "modeleur" existait il à l'époque ? Certainement que oui. Quoi qu'il en soit, Il est fort probable que, par définition, pour sculpter et à plus forte raison pour mouler, il fallait modeler ! Ainsi, outils dits "à plâtre" (ou outils de modelage) et outils de sculpture sur marbre (et pierre tendre) sont complètement liés. Les savoir faire nécessaires à leur réalisation sont sensiblement identiques, même si les matériaux diffèrent.

 

Mais revenons à l'histoire. Nous n'avons que peu ou pas traité de ce point sur la page destinée aux outils à plâtre faute de documentation précise à leur sujet. En revanche, on dispose de quelques informations historiques concernant les outils de sculpture.

 

Les sculptures, bien évidemment, existaient avant la découverte des métaux. Les artistes de l'époque devaient utiliser des pierres très dures permettant de travailler des pierres plus tendres. Les premiers "vrais" outils, ont dû être en cuivre, puis en bronze. Les grecs arrivaient à mélanger du carbure de silicium découvert sur une ile, avec du bronze. Cela devait constituer déjà, des sortes limes ou râpes d'une qualité relative. L'ancêtre des outils diamantés ! C'est bien entendu à l'âge du fer que les premiers outils "modernes" verront le jour.

 

Ce sont les Grecs, qui semble-t-il, ont été les premiers à distinguer "acier" et "fer". Devrions nous y voir ici une relation de cause à effet qui permettra les débuts de la sculpture de la Grèce antique ? Nous ne pouvons rien affirmer. Toutefois, c'est ici qu'apparaissent, dans l'archipel des Cyclades, les premières statues en marbre blanc. Ici, peu ou pas de détail, mais des formes, des volumes essentiels, stylisés à l'extrême, mais tellement expressifs !

C'est ce "monde Égéen" qui est considéré comme le début de la sculpture grecque qui pendant plusieurs siècles nous donnera des œuvres exceptionnelles. Cet art connaîtra plusieurs périodes : Archaïque, Antique, Moyen Age Grec… Qui donneront naissance à de nombreux sculpteurs restés célèbres : Alcamène, Phidias, Polyclète, Lysippe de Sicyone, Scopas, Praxitèle, Léocharès, Myron…

Notons ici au passage qu'il est attribué à Lysistratos (frère de Lysippe), par Pline l'Ancien, l'idée d'appliquer un très fine couche de plâtre sur un visage afin de pouvoir en créer une reproduction fidèle en marbre ou bronze. Le père du modelage et de la fonderie d'art ?

 

Ces mêmes Grecs influenceront Étrusques et Romains qui excelleront dans l'art du portrait. Les outils se sont-ils affinés ? On n'en sait rien... à priori, personne n'en parle. En tout cas, les outils en leur possession ne devaient pas les utiliser.

 

La sculpture devient un outil de propagande. Chrétiens, Bysantins, Barbares, Lombards, verront la réalisations d'œuvres remarquables. Arrivera alors la grande époque de l'art Roman. Le XIIe siècle nous fait passer lentement du Roman au Gothique. Cette période permettra une explosion des matériaux employés et sera la grande époque de la polychromie.

 

Un homme et une ville domineront la sculpture : Donnatello et Florence, ou le début d'une ère nouvelle qui nous conduira vers la renaissance. Plus tard, Michel-Ange donnera "vie" à deux œuvres qui restent à jamais dans l'esprit de tous : Le "David" et la "pietà".

 

Les siècles passent et défilent : baroque, classicisme, néo classisme,

 

Nous arrivons enfin aux XIXe et XXe siècle. C'est en 1856 que sera créée notre entreprise. Pourquoi une "fabrique d'outils pour Artistes" en région parisienne ?

On peut en deviner la raison en se renseignant sur l'histoire de Rodin :

"François Auguste Rodin naît le 14 novembre 1840. Il entre à quatorze ans à l'École impériale de dessin, appelée communément "la petite école" pour la différencier de la très réputée "école des Beaux Arts". Cette "petite école" deviendra en 1877 l'École nationale des arts décoratifs. Elle formera surtout des "artisans d'art : ébénistes, ciseleurs, stucateurs, fondeurs.

Auguste se voit refuser par trois fois l'entrée aux Beaux-Arts. Il devient maçon statuaire.

À l'instigation de Napoléon III et du Baron Hausmann, Paris subit une mue brutale par des travaux d'embellissement et de rénovation. Le style imposé, devenu depuis "Haussmannien" est d'un grand classicisme et est riche en sculptures. Se crée alors un "culte des grands hommes.

Naissent alors un très grand nombre d'atelier d'ornementalistes. Ils permettront à Rodin et quelques condisciples : Alphonse Legros, Jules Dalou, Léon Fourquet...

 

C'est pour tous ces ateliers que travaillera Duneau. Ils feront sa réputation, notre réputation.

Rodin continuera sa carrière éblouissante, Duneau continuera à travailler dans l'ombre de sa forge. De l'atelier de Châtenay-Malabry, puis de la rue Jonquoy, dans le XIVe à Paris sortirons de très nombreux outils pour tous les grands sculpteurs de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

 

Nous savons que Rodin utilisaient "nos" outils. Cette preuve est récente et nous est arrivée en 2023 par un email venu de Russie, d'un chercheur, Alexeï Lopatnikov, qui prépare la biographie d'Anna Golubkina. Anna, est venue étudier à Paris à l'Académie Colarossi de 1895 à 1897. Elle intègrera l'atelier Rodin en 1897 ou elle prendra le poste de Camille Claudel. Rodin lui demandera d'ailleurs de travailler sur les jambes et les mains de ses sculptures !

 

Nous livrons ici, tel quel, un extrait des échanges avec Alexeï :

" Cependant, je pense que Rodin n'utilisait pas seulement ces instruments lui-même, mais qu'il les recommandait également à ses élèves.

Anna Golubkina était très pauvre. Elle a immédiatement dépensé l'argent qu'elle recevait pour son travail à des fins caritatives, en remboursant ses dettes, en créant des copies (moulages) de ses sculptures et en louant un studio.
Il ne fait aucun doute que les instruments qu'elle a achetés lors de ses voyages à l'étranger étaient de la meilleure qualité. Golubkina ne pouvait pas se permettre d'acheter de mauvais outils et matériaux. Si soudainement l’instrument s’avérait mauvais, il était immédiatement mis de côté.
Parmi ses instruments préférés figurait l'instrument Duneau. 
Au total, on connaît 2 instruments de cette société ayant appartenu à Golubkina. L'un fait partie de la collection de la galerie Tretiakov, le second se trouve au musée de la ville de Zaraysk (non loin de Moscou), où est née Golubkina."

 

Tout est dit dans cet échange :

  • Rodin appréciait nos outils.
  • Ils les recommandait à ses élèves
  • Les "pauvres" ne peuvent pas se permettre d'acheter des outils de mauvaise qualité.

 

Quant aux outils… ils ont peu ou prou les mêmes formes qu'à l'antiquité. Et leur qualité n'a fait qu'évoluer depuis 1856 !

 

Analyse de l'histoire, du travail, respect des artistes, des ancêtres, de nos prédécesseurs, comprendre pourquoi les outils ont des formes complexes alors qu'elles pourraient être simples. Comprendre et transmettre notre expérience. Veiller aux "dérives" distillées au fil des décennies, combattre les idées reçues, les "légendes urbaines".

 

En plus de fabriquer des outils de qualité, c'est tout cela qui fait notre métier. Chez nous vous achetez bien plus qu'un outil. Vous vous procurez histoire, savoir, culture, savoir-faire…

 

Merci à nos anciens.

 

Aspects techniques

Évoquer les aspects techniques de ces outils est un peu en contradiction avec ce qui précède ! En effet, les sculpteurs se préoccupent très peu de ces aspects là.

 

Clairement, pour eux, un bon outil est un outil qu'on oublie dans la main.

 

Alors que dire ? 

 

L'acier : un acier extra-fin au carbone du type C70.

 

Le procédé d'élaboration : forge libre par étirage, à la main, sous martinet à ressort ou sur enclume.

 

Bien entendu, les traitements thermiques, chauffe en bain de sel, trempe à l'huile et revenu, garantissent une régularité de la qualité et une excellente adaptation à la frappe et aux matériaux du sculpteur.

 

Cette combinaison de matériau et de procéder d'élaboration permet d'obtenir des outils aux formes ergonomiques et précises, des outils qui s'affûtent facilement et "tiennent" parfaitement la coupe. Mais leur principale caractéristique est leur "douceur". Ils absorbent parfaitement les vibrations, permettant à l'utilisateur un travail précis, confortable et exempt de fatigue.

 

Oui, il y a peu de choses à dire sur les aspects techniques "purs et durs" tels que le matériau, la dureté. Comme chez Rolls-Royce où jusqu'à il y a peu de temps, la fiche technique, à la rubrique puissance indiquait : "suffisante". Il n'y a d'ailleurs toujours pas de compte-tour sur ces véhicules, mais un indicateur de réserve de puissance. Sachez simplement que la dureté est un indicateur parmi tant d'autres et que la dureté de nos outils est "suffisante" pour les matériaux auxquels ils sont destinés.

 

En revanche, il y a beaucoup à dire sur l'ergonomie. Ce sont les formes de ces outils qui font la réelle différence avec les autres. Restons humbles : nous n'avons jamais fait aucune étude d'ergonomie... jamais ! Nous avons simplement respecté les formes générales de ces outils, développée, affinée au fils de plus de 6000 ans d'histoire (cf. plus haut sur cette page). Nous n'avons JAMAIS privilégié une forme plus simple pour réduire les coûts (et le prix que vous payez) ou pour nous "simplifier la vie". Il n'existe plus, à notre connaissance, d'autre fabricant respectueux de ces formes, essentielles pour exercer efficacement l'art de la sculpture sur marbre. Tous recherchent un prix bas. Ils n'ont plus en tête ce qu'est un sculpteur et à plus forte raison, un outil de sculpture ! Ils ont aussi, au fil des décennies, perdu des savoir-faire. Ces mêmes savoir-faire et savoir qui coûtent cher à conserver, à transmettre.

Un outil de sculpture sur marbre, comme d'ailleurs la plupart des outils qui doivent se faire "oublier" dans la main, doivent présenter une section octogonale. Ce compromis entre une section ronde et une section carrée reste idéal. En effet, avec une section ronde l'outil tournerait, glisserait entre les doigts. Il ne pourrait être maintenu correctement et efficacement. À l'opposé, une section carrée empêcherait l'outil de glisser ou tourner entre les doigts, mais il ne pourrait pas être guidé, conduit, piloté comme le ressent l'artiste. Les outils des autres fabricants, pour la plupart, sont aussi octogonaux, même si on commence à trouver des sections hexagonales. En effet, l'acier de section hexagonale est plus courant et moins cher. Essayez un acier hexagonal. Nous en reparlerons !

Mais alors si nous proposons aussi des outils octogonaux, qu'est ce qui les différencie de ceux de nos confrères ? Le "PROFIL" de leur corps est galbé ou en forme de "tonneau", le profil de leur lame et la finesse de cette dernière.

Savez vous comment se tient un outil de sculpture sur marbre, dans la main ? Bien entendu, la plupart d'entre vous le sait. Mais nous rencontrons trop souvent des sculpteurs, quelquefois confirmés, qui tiennent les outils à "pleine main". Cette tenue impose de maintenir la main fermée en serrant fortement. L'effort est considérable et reste inefficace. L'élasticité de la peu et des chairs fera que l'outil ne sera jamais maintenu et restera libre d'aller… où il veut ! En réalité, l'outil se "pose" sur la troisième phalange (appelée, sauf erreur de notre part, l'anatomie n'étant pas notre plus grande spécialité !), phalange proximale, se l'auriculaire (le petit doigt). Annulaire, majeur et index viennent se "refermer" sur le dessus de l'outil. Enfin, le pouce se positionne, tendu, sur la tête de l'outil, selon son axe longitudinal. La petite vidéo ci-dessous montre cela.

 

Nous avons presque oublié : le biseau ! Oui, lui aussi présente une forme assez inhabituelle. En effet, il n'est pas "en angle", mais en ogive. Ce profil permet une plus grande efficacité de coupe. Le pierre "dégage" mieux et l'outil ne reste pas "planté" dans la pierre. Beaucoup d'autres fabricants réalisent en fait deux angles. Cela coûte moins cher à fabriquer. Mais ils prouvent aussi qu'ils ne savent pas à quoi servent les outils qu'ils fabriquent !

Quelles pierres travailler avec ces outils ?

Dès l'origine, le matériau de prédilection est le marbre. Le blanc de Carrare : quoi de plus beau, plus fin ? Ainsi, on peut affirmer que toutes les pierres qui s'apparentent de près ou de loin à ce matériau "noble" se travaillent avec nos outils. Marbres de Saint-Pons, Saint-Béat et similaires, considérés comme "durs", peuvent être travaillés. Certains clients travaillent le "Petit granit" ou pierre bleue de Belgique. Nous atteignons là la limite de dureté acceptable pour nos outils. Il faudra, dans ce cas les affûter plus souvent.

Bien entendu, des pierres aussi dures que les marbres, mais au grains plus "ouverts" se travaillent sans problème. On trouve, par exemple : Pierre des Charentes, Comblanchien… même si ces pierres sont souvent plus appréciées des tailleurs de pierre.

 

Un conseil pour exploiter au mieux vos outils :

Choisir ses outils et les utiliser juste quand il faut, là où il faut est une règle sage de base.

Ainsi, sur des pierres très dures, (Pierre bleue de Belgique, Saint-Béat...), nous conseillons de "panacher" deux types d'outils : Nos outils en acier et des outils avec mise rapportée en carbure de tungstène. Les outils de sculpture en carbure résistent assez mal au chocs et par ailleurs s'affûtent rarement avec autant de finesse que les outils en acier forgé. Nos outils forgés acceptent assez bien les chocs important et peuvent êtres affûtés simplement et fréquemment. Enfin leurs affûtages, peuvent être excessivement fins, proches de ceux d'outils de sculpture sur bois. Ainsi, sur les gros travaux d'ébauche, nos outils en acier seront à privilégier : confort d'utilisation, diminution des vibrations et diminution du risque de casse. Sur des travaux d'approches nécéssitant une précision relative et des chocs moyens, l'usage d'outils à mise rapportée en carbure de tungstène vous donneront satisfaction et vous permettront d'économiser vos outils en acier en espaçant leurs affûtages. Enfin, sur les travaux de détails, nos outils en acier forgé, de par leur excellente finesse de coupe reconnue par les plus grands, feront merveille !

La gamme

Nous trouvons trois grands types d'outils dans nos fabrications d'outils de sculpture sur pierre.

 

Toujours en reprenant la classification d'André Leroy-Gruhan :

  • Une gamme d'outils "à percussion lancée avec percuteur" : les outils de taille directe à utiliser avec une massette : 
    • Les outils de taille directe, corps octogonal galbé
  • Deux gammes dans les "outils de percussion posée, sans percuteur" ou "outils à percussion douce":
    • Les grattefonds
    • Les rifloirs.

 

Entrons un peu dans le détail et les usages :

Les outils de taille directe

Généralités :

 

Tous ces outils sont en acier à très haute teneur en carbone, entièrement forgés par étirage, ce qui leur garantit une excellente organisation des fibres de l'acier et donc une excellente résistance. Bien évidemment les lames de ces outils subissent un traitement thermique qui leur donne la meilleure qualité possible. Ce traitement thermique est un mélange de savoir-faire ancestral et des dernières découvertes technologiques. La tête de ces outils est aussi traitée de manière à éviter le plus possible, l'écrasement, l'éclatement ou la projection de minuscules particules de métal qui risquent de blesser l'utilisateur lors de la frappe avec la massette.

 

Toute cette gamme d'outils, ainsi que la plupart des outils fabriqués dans notre entreprise, sont sablés, et ceci pour deux raisons. La première est technique: enlever toute trace de produits chimiques résiduels après les traitements thermiques. La deuxième est simplement d'ordre "esthétique": l'objectif est de donner cette couleur grisée caractéristique de nos productions. Toutes les lames de ces outils sont légèrement polies afin de renforcer la présentation et surtout afin de donner une dernière retouche à l'affûtage de ces outils car le traitement thermique pourrait avoir légèrement déformé les biseaux des ces outils.

Toujours en ce qui concerne les outils de taille directe, nous nous permettons de faire quelques remarques concernant chacun de ces outils.

 

Les ciseaux sans dent :

Ce sont des outils de fond qui vont permettre de dresser des fonds plats, c'est leur fonction principale. Ils sont utilisés pour bien supprimer les traces apparentes de l'ébauche. Ils servent aussi à tailler avec précision certains détails. Ce sont des outils essentiellement de finition.

Les ciseaux à dents :
Ils ont la même fonction que les ciseaux sans dent mais les dents permettent d'obtenir sur certaines pierres, des états de surface différents.

Les ciseaux pointues (ou "ciseaux gradinés" ou "ciseaux à dents gradinés" ou "gradines" ou "ciseaux grain-d' orges" ou "grain d'orge" :
Contrairement à ce que pensent beaucoup d'utilisateurs ce ne sont surtout pas des outils de défonçage. Ce sont des outils de finition dont la fonction principale peut être de layer (recouvrir une surface de petites stries de même direction ou de directions variables) la pierre ou de réaliser différents états de surface sur des surfaces planes ou légèrement bombées. On peut aussi les utiliser pour réaliser des coupes délicates lors du dégrossissage (après un travail de fond avec d'autres outils).  Il est toutefois nécessaire de prendre certaines précautions. Nous précisons que nous ne garantissons pas des gradines qui auraient été volontairement utilisées en tant qu'outils de défonçage. Ce sont en effet des outils "fragiles" (en utilisation incorrecte) qui nécessitent d'être utilisés à plat et non en porte-à-faux sur une des dents.

Les pieds de biche :
Il s'agit là, par contre, d'outils de dégrossissage. Ces outils permettent de bien éclater la pierre afin d'arriver le plus près possible de la forme à finir. On les utilise principalement après les pointes ou broches. Ils permettent un travail d'ébauche plus précis.

Les ognettes :
Ce sont des outils qui ont une fonction particulière. En effet, la forme de la lame les rapproche du ciseau mais ils sont renforcés au niveau de l'intersection du corps et de la lame, (en fait, ils ont la forme d'un fer de lance) ceci afin de pouvoir travailler en porte-à-faux et par là même d'aller finir des fonds qui se trouveraient en retrait ou en profondeur par rapport à la surface du travail. Autrement dit, ils servent à évider, surtout dans le marbre, des parties profondes et étroites. Pour nous, il s'agit là d'un des outils les plus intelligemment pensé !

Les rondelles :
Il s'agit là d'outils "de forme", au même titre que les précédents, et leur fonction essentielle est de réaliser toutes les formes concaves que l'on peut trouver sur un travail. Les professionnels utilisent le terme "refouiller" le marbre (ou la pierre). C'est à dire, selon la définition du "Petit Robert": "Evider, creuser. Accentuer les saillies en évidant les parties creuses."

Les pointes (appelées aussi "broches" ) :
Ce sont aussi, au même titre que les pieds de biche, des outils d'ébauche. Ce sont les outils essentiels pour le dégrossissage d'un travail. Il est à noter que, selon la dextérité de l'utilisateur,  cet outil peut aussi être utilisé en finition pour obtenir divers états de surface (Ex. Surfaces brochées, Surfaces pointées etc.) et cela grâce à l'inclinaison et à l'espacement des coups donnés à l'outil.

Les gouges :
Dans cette gamme d'outils, c'est le seul outil typiquement "de forme", c'est-à-dire que c'est le seul outil qui donnera directement au travail la forme de sa lame. Pour nous, il ne s'agit pas vraiment d'un véritable outil traditionnel de sculpture sur pierre mais il permet de faciliter le travail de certains utilisateurs.

IMPORTANT :

Il est à noter que tous les outils de dégrossissage peuvent avoir une utilisation bien précise en finition. Par contre, les outils de finition ne doivent jamais servir pour du dégrossissage.

 

Entretien et affûtage des outils de taille directe :

Tous ces outils bien évidemment s'affûtent . Il est fortement recommandé d'utiliser pour cela des meules à eau mais on peut très bien affûter ces outils sur n'importe quel type de touret à meuler classique. Toutefois nous attirons votre attention sur un point essentiel, tous nos outils étant trempés (voir plus haut), il faut absolument éviter tout échauffement de la lame supérieur à 80°. dans le cas contraire, l'outil va se détremper et donc sera ainsi inutilisable. Il n'est pas nécessaire pour le travail de la pierre d'obtenir des tranchants très prononcés, en effet, ce ne sont pas des outils de coupe ; il y a, par éclatement de la matière, des copeaux comme pour le bois.

Il est conseillé de les ranger séparés les uns des autres afin d'éviter qu'ils s'entrechoquent.

À la fin d'une session de travail, nous recommandons de nettoyer chacun des outils  en enlevant le plus possible toute poussière. Il convient de les sécher puis de leur appliquer une très fine couche d'huile de camélia qui permettra de les protéger de l'oxydation et de conserver leur aspect neuf.

Les grattefonds

Ces outils, comme leur nom l'indique si bien et au risque de vous surprendre, permettent d'aller "gratter des fonds"! Comme leurs homologues destinés au travail du plâtre, on les utilise pour aller chercher et mettre à niveau, sur des pierres tendres, des parties en profondeur sur un travail. La différence entre le grattefond à dents et celui sans dent est tout simplement l'état de surface obtenu qui est différent selon l'outil utilisé. La forme de ces outils permet aussi d'aller dresser les angles et ensuite d'en améliorer leur forme.

 

Cet outil, assez méconnu est redoutable d'efficacité et, bien employé, vous permettra un gain de temps et de précision très significatifs.

 

On trouve deux types de combinaisons de lames :

Biseaux inversés.

Arrondis / droits.

Chacun est disponible sans dent ou à dents.

 

Entretien et affûtage des outils de taille directe :

Il n'y à pas à proprement parler, d'affûtage à réaliser. On veillera simplement à maintenir la géométrie du biseau.

Il est conseillé de les ranger séparés les uns des autres afin d'éviter qu'ils s'entrechoquent.

À la fin d'une session de travail, nous recommandons de nettoyer chacun des outils  en enlevant le plus possible toute poussière. Il convient de les sécher puis de leur appliquer une très fine couche d'huile de camélia qui permettra de les protéger de l'oxydation et de conserver leur aspect neuf.

Les rifloirs

Nous vous demandons de consulter la page spécifique à ces outil.